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2011-06-01
Atelier Le Printemps



Avec le Printemps s'achève le programme d'exercices d'écriture que notre atelier avait préparé. Au départ, ce devait être une expérience. Avec le temps, c'est un succès. Cette proposition nous a fait correspondre avec un certain nombre de personnes aimant l'écriture et la poésie. Elle nous en a fait connaître certains et lier des liens avec d'autres, sans parler des adhésions. Je souhaite bonnes vacances à tous ceux qui me liront espérant tous vous retrouver dès la rentrée, en Octobre, pour démarrer une nouvelle série. Dans ce jardin où les fleurs ne fanent jamais, nous avons rassemblé avec Claude, une partie seulement des œuvres reçues. Je le remercie de nous avoir si gentiment accueilli et d'avoir participé à son élaboration.
Roger Jimenez.


UN POÈME

Un poème pour le printemps?
Mais le printemps est un poème
Auquel on pense tout le temps!
Et bien qu'il soit un peu bohème,
Absent les trois quart de l'année
Quand il revient chargé de fleurs,
Sa fugue lui est pardonnée.
Gai printemps, saison des bonheurs!

Roger HYTTE


LE POINT VERNAL

C'est temps du prime vert, des bourgeons, des chatons,
Des camaïeux changeants: la rentrée des couleurs
Dans des criailleries de moineaux querelleurs,
Sous giboulées mitraille et soleil avorton.

C'est un ciel hésitant entre les gris obscurs
Chargés d'eaux et de vent et céruléen pur.

C'est chanson du grillon, délicat friselis
De feuillée qui renait, d'herbe qui reverdit,
Comme renait la terre en changement d'habits:
Pâquerettes naïves, grossiers pissenlits,
Violettes en lits, futaies en bigoudis
De topaze, améthyste et larmes de rubis.

C'est le vrombissement d'insectes affairés
Et le trottinement des scarabées dorés;
Mille et mille parfums ensorcellent sentiers
Pépinières, sous-bois; les roucoulants ramiers
Ont entamé leurs cours, mâles tout rengorgés
Auprès de leurs aimées, jamais découragés.

Les eaux de source vive et de ru, de rivière
Balbutient des glouglous en apprenties trouvères;
Par l'averse noyé, l'arbre joue la gouttière
Quand le jeune gramen dresse sa mèche altière
Et que ploie au zéphyr la tige ombellifère,
La gracile jonquille à coque chapelière.

Dans les murs, sous les toits, l'araigne tend du voile,
Au profond de la haie elle est danseuse étoile.

Et comme monte un lait, tel un jus qu'on distille,
Court un diaphane sang sous les rêches écorces:
Tout a ressuscité, tout a repris des forces,
Des monts jusqu'aux vallées, plus rien n'est infertile.

Pierre BONTEMPS-BAUDLET



LE PRINTEMPS

L' eau limpide ruisselle
Sur le mur. Des grappes de glycine
S'égouttent faisant frissonner
Les fleurs. Des parfums printaniers
Inondent l'espace, des abeilles butinent:
Tout est calme, reposant sous le soleil.

La nature se réveille après
Un long sommeil. Et,
Déjà la végétation est avancée
Car le temps est clément et frais.

La nature a repris ses droits, étalé
Ses herbes folles, ses graminées,
Ses fleurs clairsemées,
Permettant de s'abriter
Des regards indiscrets.

L'on redécouvre un dédale coloré
D'odeurs, de senteurs, de couleurs et
Rappelle l'enfance, le Bonheur, la gaieté
Qui nous donne l'envie de ne pas rentrer...

Le printemps nous appelle
Vers la liberté divine,
Pour découvrir de nouveaux sentiers,
Des paradis oubliés,
Nous transporte vers des passions mutines,
Gourmand, comme Nous, tel un tendre caramel...

Laurence TERRADE



LILI DANS LA VALLÉE

Dans la vallée, Lili, lumineuse et diaphane,
Batifolait le long d'une onde cristalline,
Et, comme sa poitrine, lavallière câline,
Un bouquet de lilas louait son corps profane.

Son pied primesautier, son mollet opalin,
Ses lèvres de cerise et son teint de satin,
L'élégance ingénue de son port bien mutin
Sortirent de sa torpeur un faune fort malin.

Du fond des frondaisons, frôlant les feuilles tendres,
Le satyre sautille, boitille, faisant moult frou-frous,
Et surgit - oh! Hirsute! - dardant son regard roux
Sur la nymphe radieuse dont il se sent éprendre.

Les trilles de syrinx printanières se sont tus.
Lili, glacée d'effroi, a avalé sa langue.
Le bouc au pieds fourchus tire la sienne, exsangue.
Un voile végétal occulte les sons têtus.

Ainsi font, parfois, les rêves fantasmer
Les esprits libertins en proie à la censure.
Leur désir empourpré, prêt à s'enthousiasmer,
Se feutre, s'amenuise, s'estompe et susurre:
"La lie de la forêt n'atteint pas le blanc seing
Qui sonne l'hallali de la vallée du vice".

J.C. RUIZ



ENTENDS-TU LE MERLE?

Une suave odeur se répand alentour:
Violettes et pâquerettes tapissent les pelouses.
Finies les herbes sèches, ici tout reverdit.

Entends-tu le merle chanter ?

Là, un bourgeon éclot, promesse de beaux fruits
Un doux soleil déjà a raccourci nos nuits
Et mis de l'optimisme dans nos cœurs éblouis.

Entends-tu le merle chanter?

Annonce de chaleur, de lumière, de gaieté,
De flâneries au bois ou dans les prés herbeux,
Le printemps nous enchante et réjouis nos yeux.

Entends-tu le merle chanter?

Odette JULIEN (AVF Cournon)



LE PRINTEMPS

Bon voyage monsieur Hiver
Pour ta visite à l'autre bout de la terre!
Ce matin madame Printemps
M'a réveillé de ses joyeux chants!

Dans le jardin l'arbre mort,
Tout triste hier encore,
S'est paré de bijoux verts ou dorés
Nous préparant l'ombrage de l'été!

Même la pelouse prend des airs de fête:
Boutons d'or et frêles pâquerettes,
Scintillent fièrement sous le soleil
Et ravissent avec délice les jeunes abeilles!

Mère Nature drape les champs
De damiers émeraude et or!
Blotti contre sa maman,
Dans le pré d'à côté, l'agneau blanc s'endort!

Le perce-neige dans les sous bois,
Cède sa place aux jonquilles parfois,
À la belle pervenche aussi!
Alors je dis: "Merci la vie! "

Oui! Tu mets nos sens en éveil,
Ô Saison de tant de merveilles,
Par tes bourgeons, signes d'espérance,
Et tes fleurs se dressant avec élégance!

Giboulées de mars, riches cadeaux du ciel,
Dessinent, pour le peintre et l'enfant
Dans l'horizon lointain, des arcs-en-ciel,
Annonçant, maintenant, le retour du printemps!

Marie Chantal BAL



TRIOLET POUR LE PRINTEMPS

Il pleut des pétales de fleurs
Quand le printemps part en maraude
Avec le gentil vent siffleur.
Il pleut des pétales de fleurs,
Un peu, le pommier il effleure,
Sous les barrières, il passe en fraude,
Il pleut des pétales de fleurs
Quand le printemps part en maraude.

Dans le ciel, le soleil timide
Se joue des nuages et du vent,
Il réchauffe le sol humide.
Dans le ciel, le soleil timide
Secoue les toiles des arachnides
Bien à l'abri dessous l'auvent.
Dans le ciel, le soleil timide
Se joue des nuages et du vent.

Il pleut des pétales de fleurs
Et c'est la neige du printemps.

Yvette GALITZ



LE PRINTEMPS

Printemps
Je t'attends tous les ans
Le cœur battant
L'hiver a fait son temps
C'est ton heure maintenant
Salut revenant
Ô Printemps des poètes
Vive les rêves en fête
Printemps du cinéma
Courons Porte des Lilas.

Dieu que la nature est belle
Partout elle étincelle
Gazons prairies divines mosaïques
Fasse baguette magique
S'exprimer boutons d'or et violettes
Crocus jonquilles pâquerettes
Et les exquises primevères
Sur les tapis verts
Avant que ne les extermine
Une larme assassine.

Marronniers, cerisiers en fleurs
Arbres odorants prometteurs
J'aime vos couleurs
J'aime vos senteurs
Pêcheur soit satisfait
Tu vas pouvoir couler en paix
De longues longues heures
De bonheur
Vole vole vole hirondelle
Volée à tire-d'aile
Chante rossignol chante
Chante tu m'enchantes.

Ô Printemps ma saison préférée
Tu m'as toujours inspirée
Donné l'envie de versifier
Peindre je ne sais
Mais que rimer me plaît
Je hume un brin de ton muguet
Porte bonheur discret
Et je te dis Merci pour tous tes bienfaits.

Renée GAILLE



ÉGLANTINE

Viendras-tu avec moi du côté d'églantine
Effeuiller doucement le printemps qui jardine,
Sous le rai triomphant d'un soleil généreux
Dans les prés tout ridés par les vents coléreux?

Dans un fracas d'azur les jonquilles saluent
Le tablier piqué de pâquerettes nues,
Et sous l'écorce noire, frémit la sève-vie
Fidèle à ses ramures toutes rosies d'envie.

Viendras-tu avec moi du côté d'églantine
Respirer la magie diffusée en sourdine,
Sur l'aile défroissée du premier papillon
Ou dans la tiédeur rousse d'un corps d'oisillon?

Colette THEVENET



RENOUVEAU

Adieu hiver avec ton manteau blanc
Fuyez nuages et giboulées, voilà le printemps.
Il fait renaître partout la beauté de la nature,
Comme par magie, le ciel sort ses couleurs
Pour éblouir nos yeux de millions de fleurs.
On sent dans l'air comme un flot de jeunesse.
Les crocus ont bravé la fraîcheur du temps.
Dans les prés reverdis la fière jonquille se dresse,
La pelouse se parsème de tendres pâquerettes.
Coucou, je suis là, nous dit la timide violette.
Partout explose l'or de la fleur du pissenlit.
Les arbres s'habillent de couleurs pastel.
Les oiseaux publient leurs noces dans le ciel
Par des chants qui montent telle une mélodie.

Respirer l'odeur du printemps,
Écouter le chant des oiseaux,
N'y a-t-il rien de plus beau?

Suzanne BADUEL (AVF Cournon)



ELLE S'ÉTAIT ENDORMIE

Elle s'était endormie et son corps était froid,
Des hordes de corbeaux volaient au-dessus d'elle,
Jetant leurs cris sinistres de misère et d'effroi.

J'errais seul dans les champs comme en un cimetière,
Cherchant je ne sais quoi pour calmer mon ennui,
J'entendis le coucou, je vis des primevères,
Ma Belle au bois dormant semblait reprendre vie.

Je sentis son parfum, de feuille et de violette,
J'eus l'impression soudaine qu'elle me souriait
Et me tendait les bras. Et de cette amourette
Que j'avais oubliée, je me fis pardonner.

Elle était revenue, l'hiver était fini,
Dans le ciel bleu azur, je vis des hirondelles,
Et courir sur un mur un petit lézard gris.
Au bord du vieux lavoir s'aimaient deux tourterelles.

André CHALIER



PAPILLONS

Papillon bleu virevoltant
Au jardin refleuri

Papillon jaune dansant
Tout en harmonie

Papillon pourpre butinant
Le suc de la vie

Papillon violet chatoyant
Si léger si joli

Papillons d'avril palpitant
Votre retour me réjouit

C'est le cœur du printemps
Qui me charme et me séduit.

Anna FAURE



LE PRINTEMPS

Ce matin, quel ne fut pas mon étonnement,
Au réveil les oiseaux donnent un merveilleux concert
Ils ont deviné l'arrivée du printemps
Et meublent de leurs chants l'espace devenu désert.

Insectes, papillons et oiseaux redécouvrent avec joie
Doucement la nature qui se réveille,
Ils sortent doucement de leur sommeil
Pour parcourir les terres désertées par le froid.

C'est avant tout une très belle saison,
Que le printemps frappant à notre porte,
Ranime en nous une grande passion
De voir revivre cette nature qui semblait morte.

C'est toujours un grand bonheur,
D'observer l'arrivée de cette belle saison,
Les animaux, les insectes, papillons et les fleurs,
Réagissent au soudain chant des grillons.

Tout se transforme loin de l'horizon,
En un magnifique tableau grandeur nature.

Christiane SICARD (AVF Cournon)



LA FÊTE DU PRINTEMPS

"Voilà le renouveau" clament les hirondelles
Quand le soleil heureux danse sur l'horizon.
Ses rais étincelants couvent la frondaison
Sublimant avec art le charme des tonnelles.

Violette et jonquille, hâtives demoiselles
Exhalent de subtils parfums de floraison.
Un enfant ravi cueille un bouquet de saison,
Son ami le printemps a déployé ses ailes.

La fraise délicate a repeint ce matin
De touches nacarat un recoin du jardin.
Chacun s'active afin de préparer la fête.

Deux tourtereaux ont fait leur nid dans un buisson
Et pour que la chanson des amours soit parfaite
La chorale du ciel répète à l'unisson.

Bernard COUDIÈRE



RENOUVEAU

Primevères, narcisses, crocus, voici l'arrivée des beaux jours.
Réveillez-vous, le printemps est de retour.
Interminable ballet des merles et des pies,
Nos haies s'animent et servent d'abris pour leurs nids.
Tous les jardins retrouvent des couleurs
Et Mai nous offre le traditionnel porte- bonheur
Muguet, aux belles clochettes blanchies
Par les précieux rayons du soleil.
Sans oublier les bonnes fraises au teint vermeil.

Josette LECOINTRE (AVF Cournon)



FLORE

La terre ensommeillée, se morfond sous Borée.
Morne est la forêt, morne est le champ, le guéret.
Puis un beau jour voici, Flore au joyeux sourire.
Tout frémit, s'épanouit, tout fleurit, tout verdit.

Son regard adoucit, le rigoureux frimas
Sa peau câline fond, l'étouffante congère
Sa tiède haleine est brise, évaporant le givre.
Son chant allègre est hymne, aux cieux chassant les nues.

De son corsage ouvert, se répand le pollen
De sa robe troussée, les graines s'éparpillent.
Son pied nu fait germer, la verveine et le houx
Son baiser tendre éclot, en bouquets de jonquille
Sa douce main parsème, en grappes les muguets.
L'abeille tourbillonne en ses cheveux dorés.
Papillons, hannetons, auprès d'elle voltigent.
Le chevreuil, l'écureuil, bondissent dans ses pas.

Tout revit, rajeunit, châtaignier, charme et buis
Tout jaillit, resplendit, clématite et souci.

L'eau du fougueux torrent, soudain brise l'embâcle.
Vairons, goujons, gobies, ondoyant, frétillant
Remontent les ruisseaux, dans les rocs écumeux.
Voici les passereaux, venus de lointains lieux
Pouillot, loriot, pinson, voletant, becquetant.
Le bosquet se remplit, de leurs chants mélodieux.

Ainsi lorsqu'est passée, la Déesse rieuse
Vieillard honteux, l'Hiver, jusqu'au pôle s'enfuit.

Claude FERNANDEZ

ATELIER